Mo-Durable

Resume

Mobilier urbain à destination des espaces urbains en transition (en cours de travaux), sa seule fonction est d’inviter à habiter et occuper l’espace par des expositions, des spectacles… Le mobilier est inspiré des échafaudages. Déposable et modulable, il vient s’adapter à tous types d’espaces.

Descriptif

Le projet est né d’un besoin d’intervenir sur l’espace urbain du centre ville de Marseille. La réhabilitation des espaces publics conduit pendant un certain temps à des espaces impraticables par le public. Les manières de vivre et de percevoir l’espace sont alors troublées. Demeurent visibles, les restes d’un espace connu et les bribes d’un nouvel espace, le tout presque camouflé sous différentes couches de filets, bâches et rubans. Dans tout ce fatras, un des éléments revient de manière redondante : l’échafaudage. S’agrippant sur les façades tel un parasite, il est habillé entièrement d’un tissage plastique, et crée de véritables scènes verticales dans la rue. Alors que différents passages et déviations sont créés par les autorités publiques, pour faciliter la circulation des usagers durant la période des travaux de construction, nous avons fait le constat d’une réappropriation de ces espaces par ces mêmes usagers. Par exemple, lors du réaménagement urbain de la Plaine à Marseille, des chaises dépareillées et des assemblages de mobilier avaient été disposées de manière à créer des tables invitant à boire un café, ou encore des restes de bâtiments avaient été transformés en bancs pour discuter. Ces aménagements de fortune mis en place par les usagers font de ces espaces de véritables lieux de vie. Partant de cette observation, nous avons souhaité proposer un mobilier urbain qui répondrait à une volonté d’habiter et de faire vivre ces espaces en cours de réhabilitation. Notre approche s’inscrit dans une démarche de développement durable et de récupération, puisant dans l’espace urbain, les ingrédients propices à notre structure. Notre idée est de développer une architecture mobile, composée d’échafaudages et de grilles, tels des corps étrangers qui jonchent la ville pendant les divers travaux menés sur l’espace public. En proposant différents types d’agencements, cette architecture, adaptable à tous les types d’espaces, offre la possibilité pour l’usager de la déployer et la redéployer en fonction des besoins. Cette structure allie des modules de base en aluminium recyclé, ainsi que différentes grilles également en aluminium, des panneaux, et d’autres matériaux que l’on retrouve dans la rue (tissus, toiles, voiles, cordes et roseaux). Le textile de par sa flexibilité et son élasticité vient alors agrémenter, délimiter et orner la structure, tout en lui laissant sa motricité. Tous les textiles utilisés sont récupérés, recousus et traitables. Le mobilier a pour but d’accueillir divers événements s’articulant autour des arts de la rue. Sans fondation, ce mobilier facilement modulable, peut être déplacé à mesure que le lieu dans lequel il se trouve évolue. Les modules de base sont : le solo (une partie extensible entre deux fixes), le duo (deux parties extensibles en alternance avec trois fixes) et l’éventail (angle mobile), offrant ainsi une infinité de possibilités d’assemblage. Quelques exemples de modélisations et dessins témoignent de ces recherches. Afin de répondre au mieux aux différents usages, nous avons recherché différents types d’habillages pour ces structures nues. Il est difficile de parler d’échafaudage sans parler du filet qui le recouvre et dont le but fonctionnel est de limiter les chutes. Dans le cadre de notre architecture mobile, nous avons cherché à rendre la structure plus « accueillante » en travaillant sur les ombrages et les habillages textiles qui permettent de la moduler en fonction des espaces où elle sera placée. Les différents habillages textiles viendront à la fois délimiter, et orner les espaces et pourront être modulés de manière à créer des zones ombragées afin de conserver de la fraicheur en été. Nous nous sommes attardés sur la relation que les matières textiles, dans toute leur fluidité, entretiennent avec la rigidité de l’aluminium, en jouant notamment sur le contraste entre la chaleur du tissu et la froideur du métal. Conscients de l’empreinte carbone qu’engendrerait l’utilisation de textiles neufs, et dans une logique d’upcycling, nous avons fait le choix de n’utiliser que des tissus récupérés ou récupérables. On peut diviser ces habillages en trois catégories : -Les plaques ; constituées de filet d’échafaudage compressé habillable de différents patchworks plastiques. Elles serviront à délimiter l’espace concrètement tout en laissant un liseré d’intérieur visible. – Les toiles tendues ; constituées de patchwork de tissu maillé reprenant les formes d’un rideau d’opéra et laissant passer l’air et la vue. Elles serviront à délimiter les espaces de manière souple et à les ombrager – Les rideaux ; composés de textiles tissés pliés et glissés dans les tubes de la structure montrant leur fluidité et retombée. Ceux-ci peuvent être tendus dans l’espace afin de créer des zones ombragées.