Sans titre

Resume

Sans titre est une architecture basée en mer méditerranée, dans les eaux de l’île italienne de Lampedusa. Elle se situe sur un large flux migratoire, et a pour but d’accueillir les immigré.e.s Tunisien.e.s. Elle se constitue d’aluminium et de céramique bio-active ; deux matériaux aux vertus physiques et écologiques.

Descriptif

L’abri emprunte les codes d’une plateforme pétrolière, afin de se trouver au plus proche de l’eau. Elle se constitue de fondations en aluminium recyclé ; d’abord dans une démarche écologique ; puis pour ses qualités anti-corrosives et résistantes. L’abri se fonde sur deux étages : un premier où se trouvent un quai, un monte charge recyclé à base d’un conteneur, et un espace dont la fonction n’est pas fixe, mais qui actuellement accueil une salle de repos et d’occupations. Le second est une plateforme de 144m2, auquel on accède par deux escaliers ainsi que le monte charge. C’est l’étage principal, il permet de répondre aux fonctions suivantes : abriter ; soigner ; nourrir ; conforter ; le tout à travers une circulation entre les espaces bien définie. L’entrée se fait par une salle où les immigré.e.s peuvent emprunter des serviettes, des vêtements, de la nourriture, des téléphones, afin de répondre à leurs besoins primaires (ces outils sont stockés dans un mobilier en aluminium, dont les couleurs sont nuancées par aluchromisme). Ils circulent ensuite dans une serre en verre, qui loge en son centre un arbre, et permet de stocker provisoirement les bagages. À la serre est joint un dortoir/hôpital qui contient le même mobilier. La dernière pièce au sous sol, elle, est accessible par un escalier situé dans la serre. Elle est entièrement bâtie en aluminium, qui permet plusieurs effets plastiques et sensoriels : – un effet de réflexion de la lumière, accentué par les différentes formes données aux murs – un effet sonore : les vagues frappent les parois, le son devient immersif, et donne aux individus l’impression d’être dans l’eau ; ce qui renforce la dimension in situ – un effet de couleur : par le travail des aluchromistes et des ambiances lumineuses données par le soleil Enfin, l’ensemble est dominé par une forme courbée qui couvre la structure. Elle se compose de céramique bioactive*, et s’auto-nettoie au profit de végétaux disposés dans des bacs. L’aluminium est donc la composante matérielle principale de cet abri, employé d’abord pour ses qualités physiques : sa résistance à la corrosion et sa solidité, puis pour ses qualités plastiques. En effet, il réfléchit la lumière, et, du point de vue des immigré.e.s, rayonne et éblouit à l’image d’un message d’espoir. L’abri vit donc au rythme du soleil et des éléments de la nature : sons de l’eau propagés par la structure et rayons du soleil animent la plateforme, créent différents spectacles uniques et inédits ; et ce, grâce à l’aluminium. Sans titre s’inscrit donc dans une architecture humanitaire, écologique et pérenne, pouvant être recréée sur différents flux migratoires. Elle épluche la notion d’« abri », et en propose un modèle, le tout dans un travail collaboratif. Or elle soulève également une tension apparente entre l’aide humanitaire et les individus en précarité : l’abri est d’un luxe et d’une technophilie démesurés par rapport aux besoins des immigrés, et cela revient à offrir toutes les qualités de vie, mais à trop peu de personnes. Ce qui pose la question suivante : devons nous aider pleinement l’individu au détriment de la population ? (*voir sur planche « rendus et concepts »)
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